Ces temps-ci, on entend souvent parler à tort et à travers d'interopérabilité basée sur des standards ouverts.

Décryptage :

  • Un standard est ouvert s'il est public, et que quiconque a le droit de l'implémenter, de s'interfacer avec, d'en proposer des évolutions, et de se prévaloir d'une compatibilité au standard jusqu'à preuve du contraire (Exercice : ces propriétés s'appliquent-elles à J2EE ou aux formats XML d'Office ?). J'y ajouterai encore une propriété : un standard n'est ouvert que s'il est humainement possible de l'implémenter dans un temps fini (Exercice : cette propriété s'applique-t-elle à WS-I, aux 7 couches de l'ISO ou à X.500 ?).
  • Un standard est un standard s'il existe un consensus quasi-général à son sujet (par exemple, votre téléphone est connectable au réseau, et la pédale de frein de votre voiture est au milieu) : qui dit consensus quasi-général dit large disponibilité de systèmes compatibles sur le marché, ce qui garantit l'absence d'effet rareté (donc des coûts abordables) et une pérennité maximale (Exercice : ceci s'applique-t-il à .NET ou à l'AS/400 ?).
La seule chose qui soit vraie dans le discours domimant des grands éditeurs et intégrateurs, c'est que l'existence de standards ouverts est une condition d'existence de l'interopérabilité. Pour le reste, à vous de décrypter...

A noter que l'interopérabilité, présentée comme le Saint Graal en matière de systèmes d'information, n'est peut-être pas aussi importante que vous ne le pensez : on la confond trop souvent avec sa petite soeur, l'intégration, concept pourtant bien distinct et qui mériterait davantage de considération.

Alors, interopérabilité ou intégration ? Ceci sera sans doute l'objet d'un autre article...