En 2007, La Banque Populaire a racheté Foncia, la Caisse d'Epargne a investi dans "Arthur L'optimist", et le Crédit Agricole s'est doté d'un réseau d'agences immobilières en rachetant des enseignes locales, entre autres...

Sur ces opérations, on a tout entendu : les banques étofferaient leur palette de service aux particuliers, elles jalouseraient la rentabilité des AI, et autres fariboles qui comportent une part de vrai, mais qui n'expliquent pas que la Banque Populaire pose 800 millions sur une table...

Alors, grands Dieux, pourquoi cette agitation ?

Maintenant que l'accès au crédit se durcit, le tableau s'éclaircit : nos chers banquiers vont pouvoir faire du favoritisme !

Ils vont prêter de préférence aux clients qui achètent via leurs réseaux d'agences immobilières... au détriment des autres.

Résultat :

  • - Ils vont affaiblir les autres agents immobiliers, déjà fragilisés par la récente crise du crédit : ce faisant, les banques vont augmenter leur part de marché dans l'immobilier, sans effort (soit par déficience des agences indépendantes, soit par rachat à faible valorisation - ce qui leur permettra aux banques de moyenner à la baisse leur prix d'entrée sur ce marché !)
  • - Ils vont sécuriser davantage leurs crédits (les honoraires d'agence venant s'ajouter à ce qu'ils gagnent, c'est un peu comme une assurance en plus... sans compter un accès à l'information plus complet sur le bien et la transaction)
  • - Ils vont encore plus verrouiller leurs clients (banque, assurance, agent immobilier ...) tout en creusant l'écart sur les banques qui n'ont pas encore d'agence immobilière...

Au passage, les Agents Immobiliers sont victimes depuis quelques jours d'une campagne de presse très négative, concernant leurs pratiques discutables : serait-elle orchestrée par quelques banquiers pressés d'accélérer le mouvement ? (disons que, si j'étais un banquier impliqué dans l'immobilier, je serais tenté d'employer ce genre de méthode - je ne leur ferai donc pas l'injure de croire qu'ils n'y ont pas pensé !)

C'est comme çà, les banquiers : çà sait aussi jouer à long terme... Quant aux agents immobiliers qui ne sont pas déjà filiales d'une banque, ils ne sont pas prêts de revoir un client !